dimanche 7 juin 2015

Côté FAMILLE : Mon grand père

Le 11 décembre 1993, mon grand père nous quittait suite à une opération sur un anévrisme qui a mal tournée. Ce décès laisse un grand vite autour de moi. J'ai eu l'impression d'avoir perdu une jambe.
Le jour de ces obsèques, son meilleur ami Edmond VACANT, maire de la commune de Mozac lui rend hommage au cimetière, juste avant la mise en terre. Cet hommage résonne encore à mes oreilles. Je ne l'ai jamais oublié tellement il m'a touché.

Mes parents ont eu la chance de pouvoir récupérer ces mots, griffonnés sur un papier il y a très peu de temps. 

C'est avec les yeux plein de larmes que je vous les donne, à vous, inconnus et inconnues qui m'accompagnent dans cette aventure blog, pour vous dire combien je l'aimais et combien il me manque toujours autant, combien c'était quelqu'un de bien.
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Mon cher Jean,

Je ne pensais pas, il y a quelques semaines, lorsque je t'ai salué sur la place avant ton départ pour l’hôpital, que tu ne reviendrais à Mozac que pour y dormir ton dernier sommeil.

L'as tu aimée cette petite commune où tu as vu le jour le 15 août 1914. Tu y as passé ton enfance, au sein d'une famille croyante et travailleuse, fréquentant la petite école communale.

A 13 ans, tu rentrais en apprentissage en boulangerie de 1927 à 1932. Puis ce fut l'usine : la câblerie.

En 1934, le même jour que ta soeur, tu te mariais. De cette union naissait un fils que tu devais perdre quelques années plus tard.

Ton service militaire accompli, tu rentrais à Mozac en 1937 et tu trouvais un emploi à la maison Serre.

Ginette naissait un an avant que tu ne sois obligé de quitter à nouveau ta chère ville de Mozac. Et cela pour longtemps, 6 années que tu vas passer loin de ton cher village, dans les stalags allemands, loin des tiens, de tes enfants et de ton clocher.



Ton caractère et ton optimisme te sauveront. Malheureusement une autre très grande épreuve t'attends à ton retour, un accident qui coûte la vie à ton fils, et tu es de nouveau seul.


Remarié avec Simone Martin, tu auras deux enfants, Annie et Guy. Et tu vas commencer une vie de dévouement à ta chère commune de Mozac. 



Elu au conseil municipal en 1953, tu quittes cette fonction fin 1957 pour devenir garde champêtre le 1er janvier 1958.

Tu connaissais chaque habitant de notre petite commune, tu savais à la fois être ferme et conciliant, sachant faire de menus travaux qui évitaient des dépenses à la municipalité.


Cela ne t'empêchait pas de t'occuper des sociétés : gymnastique et musique et de les animer avec tes histoires, tes chansons que l'on se plaisait à te réclamer à chaque réunion, à chaque fête, à chaque manifestation.

Puis tu reprenais ton travail avec la conscience professionnelle qui était la tienne, attaché à la propreté de ta ville.


Guy et Annie grandissaient, te comblaient de bonheur et de fierté. 


Puis Simone mourrait !!


Inlassablement tu reprenais ta vie de dévouement à ta commune, tes relevés de compteurs d'eau pour devenir ouvrier professionnel en 1965, puis surveillant de travaux en 1974. 

Et toujours cette vie pleine de chansons, de danses, on aurait dit que le destin, que le malheur n'avait aucune prise sur toi.




Tes chansons, c'était "le credo du paysan", "sur la butte", ou encore "la Yoyette" ... Tu travaillais, tu animais les soirées et tu chérissais tes enfants.

En 1975, il y a dix huit ans, tu faisais valoir tes droits à une retraite bien méritée et tu te retirais, à Mozac bien sûr.

Puis tu créais, il y a treize ans, le club de l'âge d'or, à qui tu insufflais ton amour de la danse, de la vie, du beau ...


Et puis, il y a deux jours, tu nous a quitté.


Toi qui fus le serviteur dévoué de cette commune de Mozac,

Toi qui aimais rire,
Toi qui aimais chanter,
Toi qui aimais danser,

Tu vas reposer dans ce cimetière, que des années durant tu as entretenu avec amour et respect. 


A tes enfants, à tes petits-enfants, à ta compagne des derniers moments, je dis toute ma sympathie et celle de la population de Mozac.


C'est une époque de Mozac qui t'accompagne. Tu en étais la mémoire et le fidèle gardien.


Repose en paix Jean.


Nous garderons longtemps ton souvenir.


Adieu Mon Ami.


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